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Le bruit des moteurs

UN FILM DE PHILIPPE GRÉGOIRE

Drame – Québec – 2021 – 79 min
Couleur | Français avec sous-titres anglais | 1.85:1 | 5.1

SYNOPSIS

Alexandre, un formateur pour l’armement des douaniers canadiens, retourne à son village natal après avoir été diagnostiqué par son employeur pour sexualité compulsive. Alors qu’il se lie d’amitié avec une pilote de course islandaise, le protagoniste se voit placé sous surveillance par des enquêteurs de la police qui travaillent à faire la lumière sur une affaire de dessins à caractère sexuel qui trouble la paix au village.

ACTEURS

Robert Naylor, Tanja Björk, Marie-Thérèse Fortin, Naïla Rabel, Alexandrine Agostini, Marc Beaupré, Maxime Genois

ÉQUIPE

RÉALISATEUR : Philippe Grégoire
SCÉNARISTE : Philippe Grégoire
PRODUCTEURS : Andrew Przybytkowski, Philippe Grégoire (g11c)
DIRECTION DE LA PHOTOGRAPHIE : Shawn Pavlin
DIRECTION ARTISTIQUE : Suzel D. Smith, Gabrielle Falardeau
CONCEPTION ET MIXAGE SONORE : Julien Éclancher
MONTAGE : Kyril Dubé
MUSIQUE : Joël-Aimé Beauchamp

Festivals & récompenses

San Sebastián International Film Festival

New Directors — Sélection officielle

Raindance Film Festival

Meilleur scénario (nomination)

FIN Atlantic International Film Festival

Sélection officielle

Cinefest Sudbury International Film Festival

Sélection officielle

Calgary International Film Festival

Sélection officielle

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA-ROCHE-SUR-YON

Grand Prix international spécial du jury

FESTIVAL DU NOUVEAU CINÉMA

Prix Quebecor

Festival international du film de SAO PAULO

Sélection officielle

cucalorus film festival

Sélection officielle

LOS CABOS INTERNATIONAL FILM FESTIVAL

Grand Prix 2021

Festival du Premier Film d’Annonay 

Sélection officielle 

Made Here Festival

PRIX PENNY CLUSE AWARD FOR BEST FICTION

Vues du Québec

PRIX DU PUBLIC

Notes d’intention

Le bruit des moteurs est mon premier long métrage et pour cette raison il m’apparaît important d’aborder ce début avec un geste d’humilité. J’aurais aimé être un jeune cinéaste bourré de talent qui aurait enchaîné les courts métrages à succès, mais ce n’est pas ce qui m’est arrivé. Je suis fils de commerçants et j’ai grandi dans une région agricole du Québec située à une vingtaine de kilomètres de la frontière canado-américaine. C’est d’ailleurs en accomplissant le travail d’agent de douane à temps partiel à la frontière terrestre que j’ai pu payer mes études de cinéma et économiser assez d’argent pour financer mes courts métrages. Je n’aimais pas ce travail à la douane et c’est une partie de ma vie que j’ai longtemps cachée à mes collègues de cinéma. Le Douanier Rousseau est certainement le plus connu des artistes douaniers, mais les agents de douane qui mènent une carrière d’artiste en parallèle demeure tout de même une réalité assez marginale. Ce premier film est donc l’occasion pour moi de revenir sur cette très singulière expérience qu’a été le travail d’agent de douane à un moment où je rêvais de cinéma. En toute humilité, Le bruit des moteurs me permet de faire la lumière sur une partie de ma vie que j’avais cherché à renier.

J’ai commencé mon travail à la douane à un moment de changement. George W. Bush était le président des États-Unis et la guerre au terrorisme dominait l’entièreté de l’espace médiatique à la suite de la tragédie du 11 septembre 2001. Stephen Harper, le chef du parti conservateur, venait d’être nommé premier ministre du Canada en 2006 et c’est sous sa gouverne que l’armement des douaniers s’était imposée au pays. Cette nouvelle réalité n’était pas vue d’un bon oeil par l’ensemble des douaniers et ils étaient nombreux à s’opposer à ce changement de paradigme. Je me souviens très bien du grand nombre de discussions que cela avait généré chez mes collègues et ça avait divisé les agents de douane en deux groupes distincts : ceux qui étaient en faveur de l’armement et ceux qui s’opposaient à cette nouvelle condition. De toute cette histoire, j’avais surtout été très étonné de voir le discours de mes collègues changer drastiquement au fil du temps. Nombreux étaient les agents de douane qui s’étaient farouchement opposés à l’armement des douaniers et qui, maintenant qu’ils étaient nouvellement armés d’un pistolet à la ceinture, me disaient soudainement avec la plus grande sincérité « le monde d’aujourd’hui n’est plus ce qu’il était et l’armement des douaniers est désormais nécessaire ». J’avais été stupéfait de constater à quel point une personne pouvait être si facilement amenée à changer sa vision du monde pour basculer en son contraire. Cette nouvelle constatation que je faisais ne m’apparaissait guère rassurante pour l’avenir. C’est en connaissance de cause que j’ai fait « le bruit des moteurs » qui montre Alexandre, le protagoniste du film, au moment où il revient à son village natal après s’en être absenté pendant une courte période de deux ans. La pensée conservatrice du gouvernement en place a gagné du terrain depuis la dernière fois où Alexandre se trouvait en ces lieux et le jeune homme se verra rapidement confronté à cette nouvelle réalité. Aux yeux des villageois et des institutions en place, Alexandre est une présence menaçante puisqu’il fait désormais partie de ces indésirables étrangers dont il faut tant se méfier.

J’ai habité le village de Napierville de ma plus tendre enfance jusqu’à la toute fin de mes études au baccalauréat et c’est à cet endroit que j’y ai tourné l’ensemble de mes courts métrages. Au départ, ça avait été le fruit du hasard parce que c’était là les lieux que je connaissais et les histoires que je voulais raconter existaient à cet endroit. J’avais ensuite rapidement observé que j’étais l’un des seuls à tourner des courts métrages de fiction en dehors des zones urbaines. Ça m’avait amené à comprendre que j’avais la responsabilité de porter mon village à l’écran sans quoi ces paysages n’allaient jamais se faire voir au cinéma. Dans la conscience collective, Napierville existe uniquement pour sa piste d’accélération. Trop loin de la Rive-Sud montréalaise pour en faire partie, mais trop proche de la métropole pour s’affranchir en tant que région, mon village appartenait vraisemblablement à un No man’s land. Avec Le bruit des moteurs, j’ai une fois de plus braqué ma caméra sur les miens, mais à la différence que cette fois j’étais conscient de toute l’importance de mon geste où j’avais la responsabilité de faire la lumière sur ceux au milieu du peloton qui, bien souvent, passent inaperçu aux yeux du grand public.

À titre de cinéphile, je me sais constamment à la recherche de propositions originales. C’est la raison pour laquelle avec « le bruit des moteurs » j’ai consciemment choisi de m’extirper des sentiers battus avec pour but de m’exposer à des avenues qui m’aurait été inaccessible sans cet effort. C’est d’ailleurs ce que j’avais fait dès l’écriture du scénario où j’avais choisi d’ouvrir le film avec le personnage de Laura avant de la faire complètement disparaître et poursuivre la narration avec le personnage d’Alexandre. Cette façon soudaine de faire chavirer le récit du film en début de parcours n’était pas celle encouragée par les grands auteurs sur la scénarisation et ça risquait de déplaire à un certain nombre de spectateurs. Ce goût pour le risque s’était aussi fait sentir au moment du tournage où j’avais priorisé l’utilisation de plans large pour couvrir des longues scènes de dialogues entre deux personnages. Je me souviens que la durée des plans et l’absence de découpage en avait fait sourciller plus d’un au moment du tournage. Finalement, j’avais exigé qu’une partie du film soit tournée en Islande avec des acteurs et des coureurs automobiles islandais bien que les montants d’argent dont nous disposions pour faire ce long métrage (199 000 CAD qui est l’équivalent de 135 000 Euros ou de 165 000 USD) s’apparentaient aux moyens qu’on attribue généralement au court métrage. Je savais qu’il y avait ce risque que nous ne puissions jamais nous rendre en Islande, mais il me fallait pousser l’idée jusqu’au bout pour m’assurer de ne jamais faire les choses dans la facilité. C’est donc composé d’une équipe de cinq personnes que nous nous sommes rendues en Islande pour tourner la dernière partie de « le bruit des moteurs ». Rien n’a été fait à la légère avec ce film et c’est cette attitude que nous avions qui nous a permis d’accomplir un objet cinématographique qui s’exprime d’une façon assez singulière.

BIOGRAPHIE

Philippe Grégoire détient un baccalauréat en études cinématographiques et littérature comparée de l’Université de Montréal et une maîtrise en Communication de l’UQAM au profil recherche-création en média expérimental. Il est également diplômé de L’inis en scénarisation. Ses courts métrages « un seul homme », « aquarium » et « Bip Bip » ont été présentés dans plus de 110 festivals de films et dans une vingtaine de pays à travers le monde.

Philippe Grégoire a grandi à Napierville, un village agricole à 45 kilomètres de Montréal et tout près de la frontière entre le Canada et les États-Unis. Il a payé ses études de cinéma en accomplissant le travail d’agent de douane à temps partiel. C’était un boulot qu’il détestait à temps complet. Philippe a la double citoyenneté canadienne et italienne et, bien qu’il a déjà possédé une voiture avec de grosses roues et une suspension abaissée, il n’a jamais travaillé à la piste d’accélération de son village et ses parents étaient propriétaires d’une quincaillerie. « Le bruit des moteurs » est son premier long métrage et sa première autofiction.

FILMOGRAPHIE

ONE MAN | 2016, court-métrage

AQUARIUM | 2013, court-métrage

BIP BIP | 2011, court-métrage

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